Chandrayaan-3 entre dans l’histoire après son atterrissage près du pôle sud lunaire.
La mission lunaire indienne Chandrayaan-3 a réussi un atterrissage historique près de la région polaire sud de la Lune. Le programme spatial indien a franchi une étape importante. Seulement quatre jours après l’échec de la sonde lunaire russe Luna-25, le module d’atterrissage robotique fortement instrumenté de Chandrayaan-3 est descendu en orbite pour un atterrissage alimenté par une fusée, se posant avec succès près du pôle sud lunaire. Cette réalisation a propulsé l’Inde au rang de "superpuissance spatiale", la plaçant au quatrième rang mondial, après les États-Unis, la Chine et l’ancienne Union soviétique, à avoir posé un engin spatial opérationnel sur la Lune et la première à atteindre la région polaire sud. Cette mission marque également la réussite d’un effort de quatre ans pour surmonter un crash en 2019 et confirme la croissance de la puissance spatiale indienne.
La mission vise trois objectifs : démontrer la capacité d’atterrissage en douceur, démontrer la capacité du rover à se déplacer sur la lune et mener des expériences scientifiques in situ. Le premier objectif a d’ores et déjà été atteint. La mission utilise le vaisseau LVM3, composé d’un module de propulsion et d’un module d’atterrissage-rover. Le rover Pragyan va mener des expériences scientifiques, notamment l’analyse du sol lunaire, l’étude de la conduction thermique en sous-surface et l’observation des tremblements de lune.
L’Inde, avec un budget aérospatial relativement modeste, s’est montrée compétente en adaptant des technologies existantes. Cet exemple illustre une tendance de fond visant à réinvestir dans l’aérospatiale, constatable chez toutes les grandes puissances, que ce soient la Chine, les États-Unis ou la Russie.
L’alunissage, un néologisme qui fait débat.
Certains articles de journaux, et nous-mêmes dans certains tweets, utilisent fréquemment le terme d’"alunissage" pour désigner ces réalisations. Selon l’Académie française, il s’agirait d’un abus. Le débat remonte en fait aux années 1950. L’Académie des Sciences a adopté une suggestion du Comité consultatif du langage scientifique présidé par Louis de Broglie dans un comité secret du 12 février 1962 qui affirmait : « L’Académie rejette l’emploi des termes alunir, alunissage pour désigner l’action de prendre contact avec le sol lunaire. Les termes atterir, atterrissage sont suffisants et n’introduisent pas d’ambiguïté. Atterrir désigne l’action de prendre contact avec le sol sans référence à une nature planétaire particulière ». Ainsi donc, les Immortels prenaient ici le parti de la simplicité contre les néologismes et conseillait l’usage du terme atterrissage pour désigner la prise de contact sur le sol lunaire. Il est vrai que le terme amarsissage ne paraît guère séduisant pour l’avenir.
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