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opinions

Les wokes finiront-ils par détruire Hollywood ?

La crise qui frappe le monde du cinéma est-elle l’annonce du champ du cygne de l’industrie, ou l’occasion d’un renouveau ?

Illustration : © michiel1972

Par Valentine
17/09/2023 0 commentaires


Hollywood a longtemps été un centre de puissance culturelle aux États-Unis, au point d’en devenir un de ses plus grands symboles. Souvent désigné comme étant le moyen d’action privilégié du "soft power" américain, le monde cinématographique est désormais confronté à une crise majeure.

Le milieu du cinéma aux États-Unis est connu depuis les années 60 et la fin du code Hays pour son penchant pour les attitudes dites "libérales" et souvent jugées "progressistes". Mentionnons les cas célèbres de réalisateurs connus pour leur engagement "à gauche", comme Oliver Stone, Spike Lee, Rob Reiner, Gus Van Sant ou Michael Moore, entre autres exemples.

La montée en puissance de l’idéologie woke amène la gauche à une grave crise existentielle, qui se répercute forcément sur le monde de l’art, l’ensemble des tendances politiques ayant compris la leçon donnée par Gramsci d’investir le champ culturel pour peser plus efficacement sur la politique. Hollywood est le reflet de ces divisions, et se retrouve en difficulté financière, car le public refuse de voir les films qui suivent cette nouvelle tendance woke. L’industrie du cinéma est en train de perdre d’énormes sommes d’argent, ce qui est alarmant compte tenu de ses investissements massifs.

Au cours des quatre dernières années seulement, les cinémas américains ont vu leur fréquentation au box-office chuter de 50 %. Cela signifie que l’industrie a perdu la moitié de sa base de consommateurs entre 2019 et 2023. Certains commentateurs ont tenté de minimiser le krach comme un symptôme de la pandémie de Covid, mais le fait est que le déclin a commencé bien avant les confinements.

Au cours des derniers mois, Hollywood a été confronté aux grèves des travailleurs de la WGA (Writers Guild of America) et de la SAG (Screen Actors Guild) et il ne fait aucun doute que certains tenteront d’attribuer au conflit syndical la responsabilité de la baisse continue des bénéfices, tout comme ils ont blâmé le Covid. Plusieurs productions majeures en studio ont déjà été repoussées de deux ans, voire annulées, et la plupart des premières dates de sortie ont été décalées entre 2024 et 2025. Un certain nombre de productions télévisuelles ont été arrêtées et les émissions-débats de fin de soirée sont sur le point de disparaître. Mais on n’entend pas beaucoup le public se plaindre, du moins pas autant que lors des dernières grandes grèves de 2008. Le déclin d’Hollywood est perçu comme étant en grande partie lié à son adhésion au wokisme. Le wokisme, qui prétend réaliser l’inclusion de toutes les victimes, amène en réalité une segmentation de l’opinion, ruineuse pour les entreprises commerciales.

Le wokisme, dans sa forme contemporaine, est en effet souvent lié à une posture idéologique qui insiste sur l’identité, la race, le genre et l’orientation sexuelle en tant que facteurs centraux de l’oppression sociale. Il se caractérise par une vigilance excessive contre les discriminations perçues. Les militants wokes sont souvent enclins à dénoncer et à annuler ceux qui ne partagent pas leurs opinions ou qui posent des questions critiques.

Le wokisme est également associé à des concepts tels que la "cancel culture" (culture de l’annulation), qui consiste à ostraciser publiquement et à boycotter ceux qui sont considérés comme problématiques, ainsi qu’à la "woke culture" (culture éveillée), qui encourage la vigilance et l’activisme social à l’échelle individuelle.

La gauche traditionnelle et le centre politique sont souvent les premières cibles du wokisme, car les intellectuels wokes tendent à considérer ceux qui se définissent comme progressistes comme étant leur adversaire idéologique.

Le progrès, la raison, l’universalisme en somme, sont en effet devenus les cibles de cette nouvelle école, ce qui la rend extrêmement impopulaire parmi les autres grandes tendances politiques qui considèrent l’universalisme comme une marque de leur propre héritage, qu’il soit des Lumières ou du Christianisme.

Le wokisme, par sa volonté de polariser la société, faisant de celle-ci un lieu d’affrontement incessant entre des pouvoirs oppresseurs et des victimes à protéger, amène un comportement volontier agressif ou du moins revendicatif. Contrairement à la gauche dite "traditionnelle", l’idéologie woke entend identifier ses créations, en ne les destinant qu’à un certain public "éveillé", c’est-à-dire réceptif à leurs thèses. Elle cherche moins à convaincre des gens de l’extérieur, par définition problématiques, qu’à renforcer ceux déjà inscrits dans leur ligne idéologique. C’est là un reflet de son identitarisme fondamental.

Il n’est donc guère étonnant que les tentatives wokes de pénétrer les marchés se heurtent à un véritable plafond de verre qui peut parfois se doubler d’une campagne de boycott provenant des autres tendances politiques. Les boycotts ne datent pas d’hier, mais la tendance polarisante du wokisme peut les rendre bien plus efficaces. Les cas de Bud Light, de Target ou encore de Walt Disney semblent démontrer la justesse de la devise "Go Woke, Go Broke", soit Devenez woke et soyez fauché.

La survie d’Hollywood dépendra de sa capacité à reconnaître ses erreurs et à abandonner ces tendances woke, en proposant de nouvelles créations artistiques ouvertes à l’ensemble de la population. Cela peut également être des productions culturelles locales, mais dont la portée universelle permettra de fédérer l’opinion autour d’un socle de valeurs communes. En redevenant universel, Hollywood pourrait être à nouveau un phare pour l’ensemble de la société, au lieu d’être une simple boussole idéologique.



#Hollywood #woke #cinema





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