La réunion des BRICS 2023 se termine aujourd’hui et, cherchant à accroître son influence sur la scène internationale, a accueilli six nouveaux dans son organisation.
Le groupe BRICS, composé à ce jour du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, s’était réuni du 22 au 24 août lors de son sommet annuel à Johannesburg, en Afrique du Sud. Cette rencontre a suscité une attention accrue concernant l’ajout de nouveaux membres, alors même que la Chine et la Russie cherchent à accroître leur influence politique suite aux nombreuses tensions avec les États-Unis et leurs alliés.
Nous avons la liste des prochains Etats qui feront une adhésion effective dans l’organisation dès le 1er Janvier 2024 : l’Iran, l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis.
L’origine des BRICS remonte à 2001, lorsque l’économiste Jim O’Neill de la banque d’investissement américaine Goldman Sachs a créé l’acronyme BRIC pour regrouper les quatre économies les plus grandes et à la croissance la plus rapide de l’époque : Brésil, Russie, Inde et Chine. Cette idée a été bien accueillie par les investisseurs et les décideurs politiques de ces pays, qui y ont vu une opportunité de restructurer les systèmes économiques et financiers mondiaux, alors dirigés par les États-Unis.
Au fil du temps, l’Afrique du Sud a rejoint le groupe, ajoutant ainsi le "S" à l’acronyme. Les BRICS représentent désormais plus de 42 % de la population mondiale, contribuant à près d’un quart du produit intérieur brut mondial (PIB) et à 18 % du commerce international. Certains considèrent les BRICS comme une contrebalance aux forums et institutions économiques et politiques occidentaux tels que le G7 et la Banque mondiale.
Cependant, les BRICS ont eu du mal à réaliser leur potentiel en tant qu’alternative aux systèmes financiers et politiques traditionnels. Parmi leurs réalisations notables figure la création de la Nouvelle Banque de développement ou Banque BRICS, qui finance des projets d’infrastructure et liés au climat dans les pays en développement. En outre, le groupe a mis en place une Réserve de précaution de 100 milliards de dollars en cas de turbulences financières mondiales.
Le groupe travaille également constamment sur l’idée de créer une monnaie commune pour contester la domination du dollar, mais cette initiative progresse lentement. Les divergences et les intérêts concurrents de ses membres, notamment la Chine et l’Inde, ont entravé le projet jusqu’à présent. De surcroît, bien que le commerce et les investissements entre les membres aient augmenté au cours des deux dernières décennies, les échanges intra-BRICS restent relativement faibles en l’absence d’accord de libre-échange à l’échelle du groupe.
D’autres pays montrent un intérêt à rejoindre les BRICS, tels que l’Indonésie, l’Égypte et l’Éthiopie.
Les intérêts des différents pays rassemblés dans l’organisation divergent : la Chine cherche à accroître son influence politique, la Russie souhaite trouver de nouveaux alliés en raison des sanctions occidentales, tandis que le Brésil et l’Inde - plutôt non-alignés - souhaiteraient une expansion rapide du groupe en raison des préoccupations concernant l’influence chinoise. Tous, en tous les cas, cherchent à capitaliser sur leur influence et leur impact économique à l’échelle internationale. Reste à voir si leur projet de "multipolarité" alternative est pérenne ou si les divergences finiront par avoir le dessus sur le désir d’union.