Naledi Pandor, ministre sud-africaine des Affaires étrangères sud-Africaine, avait annoncé à la veille du sommet des BRICS - prévu à Johannesburg du 22 au 24 août - la présence du Maroc en tant qu’invité à l’évènement, ce que le Royaume chérifien n’a pas tardé à vigoureusement démentir en annonçant, via son agence de presse officielle MAP, que l’information était complétement infondée. L’invitation était à ce titre, d’après le Maroc, volontairement unilatérale et provocatrice puisqu’elle n’a pas fait l’objet de leur consultation préalable du Royaume.
Le lendemain de cette infirmation, le président sud-africain Cyril Ramaphosa en a alors profité pour tenter de discréditer le Maroc dans une allocution précédent le 15e sommet des BRICS en réaffirmant ainsi officiellement son soutien au Polisario, mouvement armé séparatiste au Sahara occidental, au nom de l’ "anti-colonialisme".
En mars dernier, lors d’entretiens avec la présidente de la Tanzanie, Ramaphosa avait déjà souligné le soutien de son pays à cette entité séparatiste. Le Maroc avait alors accusé l’Afrique du Sud de complicité avec l’Algérie et le Polisario dans des lettres adressées au secrétaire général de l’ONU et aux membres du Conseil de sécurité.
En réponse à ce nouveau tacle de Ramaphosa, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a dénoncé l’exploitation de l’évènement des BRICS par l’Afrique du Sud, accusant ce pays d’être ennemi de l’intégrité territoriale du Royaume chérifien et de répandre de fausses allégations. Bien que le Maroc ne s’oppose pas à l’adhésion à des groupements économiques internationaux, il insiste sur la nécessité que cette adhésion soit basée sur un choix souverain, et non influencé par l’imaginaire idéologique du régime sud-Africain. Le Royaume en a également profité pour rappeler son soutien historique à la lutte contre l’apartheid.
Le Front Polisario, abrégé de "Frente Popular de Liberación de SaguÃa el Hamra y RÃo de Oro", mouvement politique et armé indépendantiste du Sahara occidental, a été créé en 1973 pour lutter contre l’occupation espagnole. Depuis 1976, il s’oppose au Maroc pour le contrôle du territoire qu’il a rebaptisé "République arabe sahraouie démocratique". La RASD possède un gouvernement à Tindouf, reconnue par certains États et membres de l’Union africaine. La tendance idéologique du Front Polisario est panarabiste, nationaliste et socialiste.
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