L’élection du progressiste Bernardo Arévalo en Guatemala pose une crise juridique et politique grave.
Cette élection présidentielle fut la réponse aux allégations de corruption généralisée au sein de l’élite dirigeante du pays. Malgré les résultats préliminaires montrant une victoire écrasante de Bernardo Arévalo, un fervent défenseur de la lutte contre la corruption, l’attention s’est rapidement tournée vers la question de savoir s’il serait autorisé à prendre ses fonctions, car le Bureau du Procureur Général tente de suspendre le statut légal de son parti.
Avec 100 % des votes comptés, les résultats préliminaires ont donné à Arévalo 58 % des voix contre 37 % pour l’ancienne Première Dame Sandra Torres, lors de sa troisième tentative pour la présidence. Les résultats officiels devront encore être certifiés.
Arévalo a déclaré que malgré cette victoire, il y a une persécution politique en cours menée à travers les institutions, les bureaux du procureur et les juges corrompus. Il espère que la force de cette victoire montrera qu’il n’y a pas de place pour des tentatives de saboter le processus électoral.
Cependant, des préoccupations persistent quant à d’éventuelles actions gouvernementales qui pourraient s’opposer à la volonté des électeurs. Les Guatémaltèques restent prudents quant à la suite des événements. Les observateurs s’attendent à ce que la polarisation du pays et la judiciarisation du processus électoral continuent et s’intensifient dans les prochains jours.
En ce qui concerne les développements futurs, il est envisagé deux scénarios possibles : dans l’un, le Mouvement Semilla (le parti d’Arévalo) se dissout et Arévalo prend la présidence sans parti, ce qui aurait des conséquences sur ses représentants au Congrès. Dans l’autre scénario, le Bureau du Procureur Général réussit à annuler le statut légal du Mouvement Semilla et affirme que tout ce qui a suivi, y compris la nomination d’Arévalo, est annulé.
En cas de départ du président actuel Giammattei le 14 janvier, et en l’absence de président élu ou vice-président élu pour le remplacer, le président du Congrès prendrait la relève et présenterait une liste de trois noms au Congrès pour sélectionner un président temporaire pour la nation.
Semilla (graine ou semence, en espagnol) se présente comme un mouvement politique démocratique et pluraliste, expliquant que son identité politique est écologiste et progressiste dans divers secteurs du parti politique, bien que le parti compte également des membres issus de divers secteurs et idéologies de la société guatémaltèque. Le parti politique repose sur cinq principes idéologiques :
La construction de la démocratie. L’équité en tant qu’axe directeur de l’action publique. La reconnaissance d’un pays pluraliste. Encourager l’économie humaine. Le respect de la nature.
Sur le plan international, le parti politique a condamné les gouvernements du Nicaragua et du Venezuela, les qualifiant de "systèmes dictatoriaux". Le parti Semilla a proposé et voté en faveur d’une motion visant à ne pas reconnaître les résultats des élections générales de 2021 au Nicaragua.
En mars 2022, des députés de Semilla et d’autres partis d’opposition ont été les promoteurs d’une proposition législative visant à exhorter le président Alejandro Giammattei à prendre des mesures contre la Russie en raison de son invasion de l’Ukraine. La proposition incluait la révocation de la licence d’exploitation minière de la société CompañÃa Guatemalteca de NÃquel, S.A. (Pronico), propriété de la société russe Solway Investment Group. De plus, la proposition demandait l’annulation du contrat d’acquisition des vaccins Sputnik V auprès du gouvernement russe.
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