L’économiste argentin Javier Milei, qui vient de remporter les primaires présidentielles en Argentine avec un impressionnant soutien de 30,6% des voix, sera-t-il le prochain Trump de l’Amérique latine en octobre ?
En politique depuis seulement deux ans, Milei, âgé de 52 ans, se décrit comme "anti-système" et paléolibertarien - un courant qui fusionne l’anarcho-capitalisme avec des valeurs morales conservatrices (cfr plus bas). Ancien joueur de football professionnel, il a rapidement gagné en notoriété grâce à une présence médiatique marquante similaire à celle de ses modèles politiques Bolsonaro et Trump pour gagner en visibilité. Génial de la communication, il a su exploiter les plateformes de télévision et les réseaux sociaux pour promouvoir ses idées. Il est considéré comme un débatteur agressif et souvent grossier ...
Au cours de sa carrière politique, Milei a suscité plusieurs polémiques. Il s’est opposé à l’élargissement du "Programme Cardiopathies Congénitales" en arguant que cela renforcerait l’intervention de l’État dans la vie des individus. Sur le plan personnel, Milei est caractérisé par son apparence excentrique et sa coiffure distinctive. Il se dit champion de l’amour "libre", chose étonnante pour une personnage qui se réclame conservateur ... Se réclamant du Catholicisme, il a déjà déclaré avoir envisagé la conversion au judaïsme ... Souhaitant, justement, une alliance très rapprochée avec Israël, il souhaiterait déplacer l’ambassade d’Argentine de Tel Aviv à Jérusalem en cas d’élection.
Milei propose une plateforme économique ultralibérale, visant à réduire le rôle de l’État au minimum. Il soutient la libéralisation de la vente d’armes, du don d’organes et envisage même de remplacer la monnaie argentine par le dollar américain. Malgré sa popularité croissante, il suscite également des controverses auprès des féministes et autres militants de gauche en raison de ses positions anti-avortement et de quelques déclarations audacieuses. Sa victoire aux primaires marque une ascension politique fulgurante, mais il reste à voir si sa rhétorique populiste et ultralibérale lui permettra de suivre les traces de Trump et Bolsonaro dans la course présidentielle argentine.
* Le paléolibertarisme, un courant émergé dans les années 1990, allie l’anarcho-capitalisme à des valeurs morales dites-judéochrétiennes, en réaction à la culture dite-progressiste des libertaires de gauche. Porté par des figures comme Murray N. Rothbard, Hans-Hermann Hoppe et Lew Rockwell, ce mouvement rejette les réformes timides et promeut une approche révolutionnaire pour atteindre une société libertarienne. Il se distingue également par sa politique étrangère non-interventionniste et sa défense des valeurs conservatrices. Les paléolibertariens cherchent à établir une société capitaliste solide, basée sur la propriété privée et le marché libre, mais en insistant sur la prévalence des valeurs traditionnelles et de la morale bourgeoise. Ils rejettent l’égalitarisme et valorisent les différences naturelles entre les individus, tout en cherchant à préserver l’autonomie de la famille et des communautés intermédiaires.
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