Selon une étude récente réalisée par l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui évalue l’impact de l’IA générative sur les emplois, celle-ci tendrait à automatiser certaines tâches plutôt que supprimer les emplois
L’étude, intitulée "Generative AI and Jobs: A global analysis of potential effects on job quantity and quality" (IA générative et l’emploi : une analyse globale des effets potentiels sur la quantité et la qualité de l’emploi), consultable sur le site de l’OIT, l’Organisation internationale du Travail, une agence spécialisée de l’ONU, réalisée par Paweł Gmyrek, Janine Berg et David Bescond, révèle que la majorité des emplois et des industries ne sont que partiellement exposés à l’automatisation et sont plus susceptibles d’être complétés que remplacés par cette nouvelle vague d’intelligence artificielle générative. Cela signifie que l’impact le plus important de cette technologie ne serait probablement pas la destruction d’emplois, mais plutôt des changements dans la qualité des emplois, tels que l’intensité du travail et le degré d’autonomie. Cette conclusion va à l’encontre des craintes suscitées par l’automatisation et les robots, comme le robot conversationnel ChatGPT lancé en novembre.
Cette analyse identifie également des différences significatives dans les effets de cette technologie selon les niveaux de développement des pays, en lien avec les contextes économiques et les disparités technologiques existantes. Elle constate qu’environ 5,5 % des emplois dans les pays à revenu élevé pourraient être potentiellement automatisés par cette technologie, tandis que ce chiffre serait d’environ 0,4 % dans les pays à faible revenu. Cependant, le potentiel d’augmentation des emplois grâce à cette technologie est similaire dans tous les pays, ce qui pourrait offrir des avantages importants aux pays en développement s’ils mettent en place des politiques appropriées.
On apprend aussi que les effets potentiels de l’IA générative pourraient différer entre les hommes et les femmes, avec une plus grande proportion d’emplois féminins susceptibles d’être affectés par l’automatisation en raison de la représentation accrue des femmes dans les emplois de bureau, en particulier dans les pays à revenu élevé et intermédiaire.
Il est important de gérer la diffusion de l’intelligence artificielle générative de manière ordonnée, équitable et consultative. Les auteurs de l’étude notent que les résultats de cette transition dépendront des décisions prises par les êtres humains et appellent à guider ce processus de manière appropriée, en encourageant le dialogue avec les travailleurs, les systèmes de formation et en mettant en place une protection sociale adéquate dans l’objectif d’optimiser cette transition technologique.
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